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2004

Thomas James Dandelet, Spanish Rome 1500-1700, New Haven et Londres, Yale University Press, 2001.

Serge Gruzinski

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Mots clés :

Rome, XVIIe siècle

Keywords:

17th century, Spain
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Texte intégral

1L'ouvrage s'ouvre sur la célébration du Jubilée de 1500 et s'achève sur l'avènement des Bourbons en Espagne. La ville des papes se révèle en effet un remarquable observatoire pour étudier la progression puis le déclin de la puissance espagnole au cours des XVIe et XVIIe siècles. Ces deux siècles auront vu la prédominance à Rome et en Italie du premier "global empire sur le royaume qui incarnait l'état-nation par excellence, la France. La Rome des papes n'a cessé de faire face à une monarchie qui se prétendait catholique et dont les ambitions universelles à la fois rivalisaient et se confondaient avec celles de l'Eglise romaine. Au sein de la capitale pontificale, la présence espagnole a pris la forme d'un impérialisme "soft" et informel. La Rome espagnole a dominé la cité romaine à travers ses ambassadeurs, ses soldats, ses courtisans, ses cardinaux, ses prêtres, ses artistes qui se comportèrent comme les agents d'une colonisation qui tranchait avec celle que les Ibériques exerçaient dans les autres régions du monde, sans pour autant s'en écarter totalement. On lira avec intérêt les pages consacrées à l'émergence d'une "nation" espagnole, une "expanded Spanish nation" dans laquelle se fond à partir de 1580 la communauté portugaise. La cité se transforme alors en un espace politique et culturel qui favorise la formation d'une entité hispanique. Mieux que le sol américain, Rome fabrique des Espagnols. C'est dans ce "microcosme" que s'affirme la nouvelle politique impériale et se renforce l'influence philippine en même temps que l'hispanisation des petites nations ibériques. C'est dire la multiplicité des dimensions qu'aborde un ouvrage qui fait à la fois le choix de la longue durée et de la brièveté. Ce trajet chronologique n'est rompu que par un chapitre central qui aborde les questions qui auraient pu ou dû constituer le corps principal de l'ouvrage: la composition sociale, culturelle, économique de la Rome espagnole, trop succintement évoquée. L'ouvrage de Dandelet n'en a pas moins le mérite de défricher un riche terrain sur lequel se jouent non seulement les rapports entre l'Espagne et de la papauté, mais également entre deux dominations dont les domaines s'étendaient jusqu’à la Chine et la Nouvelle-Espagne.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Serge Gruzinski, « Thomas James Dandelet, Spanish Rome 1500-1700, New Haven et Londres, Yale University Press, 2001. »Nuevo Mundo Mundos Nuevos [En ligne], Comptes rendus et essais historiographiques, mis en ligne le 07 février 2005, consulté le 29 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/nuevomundo/320 ; DOI : https://doi.org/10.4000/nuevomundo.320

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Auteur

Serge Gruzinski

CNRS/EHESS

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